Campagne provençale.
Cet endroit me plaît. Je m'approche du poteau et je lis les noms qui ne me disent rien. A quinze cents mètres il y a un patelin, mais je le trouve un peu trop près de la grand-route. Je le vois. Il n'est pas mal. Les toitures sont en bon état. Le clocher est cossu. Il y a des signes extérieurs de richesse. Les vergers sont rouges comme d'où je suis parti tout à l'heure. Ce qui me touche, c'est quatre ou cinq plants de cosmos dans les champs. Je remarque aussi des haies de cognassiers croulantes de fruits et quelques vignes dont les raisins ne sont pas encore mûrs.
Je marche encore un bon moment et j'arrive à une maison qui touche presque la route. C'est un corps de bâtiment trapu et montagnard dans un petit bosquet de châtaigniers. Je m'avance. La porte de l'étable est ouverte. Je remarque deux ou trois petites choses à quoi je suis très sensible, notamment un banc posé en belle place à un endroit où il y a de la vue.
Il y a un chien, mais c'est un labri à poils ras. Il aboie par acquit de conscience ; en vérité il plaisante. Il n'a pas l'air de s'effrayer de peu. Malgré tout il m'arrête et il me fait comprendre que c'est la loi. Il est bien tombé, je suis très respectueux de la loi des chiens. ...
Je m'attendais à mieux. Il y a à peine cinq à six maisons. Je tourne un rocher et là, exposé en plein couchant, c'est un peu plus joli. Il y a une épicerie, une agence postale et un bistrot avec un jeu de boules.
Qu'est-ce qu'ils doivent faire payer le café, ici ? Dix francs comme ailleurs ? Je vais voir.
C'est très propre et il y a le journal du jour sur la table. Ça a l'air d'être bien desservi...
Extraits "des grands chemins "
de Jean Giono.
J'aime beaucoup Jean Giono et j'ai emprunté ce texte pour illustrer la campagne provençale.
Chez moi c'est presque le midi avec la chaleur qui nous est tombée dessus..
Alors je rêve que je suis en Provence...
Je rêve que je m'assois sur un petit banc à l'ombre...
Mais après la sieste, il ne faudra pas oublier d'arroser les plantes,
elles ne supportent pas la chaleur, elles non plus.
Bon dimanche à toutes.
LANDRIE.